Dans la rubrique "A votre réflexion" un nouveau texte de Francis Martens: "Les femmes et les enfants d'abord..."

Droit d'asile: traumatisme, mensonge, parjure

A votre réflexion...

Voici quelques textes susceptibles de vous intéresser...
Les textes publiés dans cette section visent à alimenter le débat autour de points de vue, de réflexions amenées par certains de nos membres. Ces textes n'engagent pas l'APSY-UCL et ne sont donc pas une prise de position officielle
Les publications de cette section sont  supervisées par Gérald Deschietere.


"Les femmes et les enfants d’abord !”

Droit d’asile : traumatisme, mensonge, parjure. par Francis Martens

                                       La terre m’appartient 
vous n’êtes pour moi que des immigrés et des hôtes
Dieu,  Lévitique, XXV, 23

refugies400

Le 20 septembre 2023, dans une Carte Blanche publiée dans «Le Soir» et «De Standaard», une trentaine de professeurs de droit (notamment constitutionnel), représentatifs de toutes les universités du pays, s’insurgent contre : «Le Gouvernement fédéral (qui) persiste (…) à violer l’un des principes démocratiques parmi les plus élémentaires, à savoir le respect des décisions de justice, noyau dur de l’État de droit.»

«L’État de droit, précisent les signataires, s’oppose (…) à l’État de police, qui utilise le droit comme un moyen de commandement à l’égard des sujets de droit, mais s’exonère lui-même du respect des règles qu’il édicte. Dans un État de droit, les pouvoirs publics se soumettent au droit ; ils ne peuvent agir que dans les limites du droit.»

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Egaré.e.s dans la forêt du genre par Francis Martens.  Juin 2022

 
genreL’éclosion au grand jour de sexualités plurielles dans la polyphonie assumée des genres, plutôt que leur dissimulation dans la honte et la réprobation, ne peut être le fruit que d’une éthique démocratique soucieuse de promouvoir l’égalité dans la différence. Il y a tout lieu de s’en réjouir. Tout autre chose est l’hystérisation médiatique de la dysphorie de genre et de la transsexualité, sous prétexte de liberté de choix et de droit à disposer de son corps. Anthropologiquement, il est clair que la différence biologique entre les sexes et son interprétation idéologique selon les cultures - sous forme d’assignation de genre - constituent jusqu’à nouvel ordre le socle transculturel de toute identité. C’est sur base de ce donné brut et de cette assignation première, forcément imposée, qu’un changement d’identité – a fortiori d’anatomie - peut se concevoir. Sans point de départ, comment imaginer un ailleurs ? De plus, la genèse des assignations n’est pas linéaire : la société environnante peut tanguer, les adultes tutélaires vaciller. Identifiés par les aînés avant qu’ils ne s’identifient à eux, les enfants héritent de leurs ambivalences conscientes et inconscientes. Il est dès lors aventureux de prendre au mot l’énoncé d’une dysphorie de genre. Tout comme il est violent autant qu’aberrant - sauf exception motivée - de prendre argument d’un tel mal-être pour faire intrusion dans un corps qui n’a même pas atteint sa majorité sexuelle. Loin de témoigner d’une joyeuse effervescence ou d’une réaction libératrice, les dérégulations actuelles en matière d’identité de genre répondent surtout à l’effet anxiogène d’une société minée par l’idéologie néolibérale — et qui peine à donner une place et une identité à celles et ceux qui naissent en son sein. 

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Garde-fous par Francis Martens.  Décembre 2018


L’utopie est comme l’étoile polaire : inutile de l'atteindre pour ne pas perdre pas le nord.
En 2016, Donald Trump est élu par une minorité de citoyens démunis qui espèrent aveuglément un «changement» et le retour de la «grandeur».
En 2017, un référendum à fleur de peau précipite le Royaume-Uni dans l’aventure du Brexit.
Il y a quelques semaines, désespérant de l’État, les Gilets Jaunes bloquent les routes. Des casseurs en profitent pour libérer leur rage.Mis en perspective, l’accès de fièvre britannique tout comme le coup de théâtre américain ressemblent plus à une réaction auto-immune (un scénario où le corps, croyant se protéger, s’attaque lui-même) qu’à un choix politique. Trump, de son côté, n’est pas qu’une aberration du mécanisme électoral américain...

A propos du terme "management" et de ce qu'il dissimule. par Francis Martens
L'assujetissement des psychologues par la Ministre de la Santé de Belgique


En 2016, la Ministre de la Santé et des Affaires Sociales de Belgique (Madame Maggie De Block) a décidé qu'une loi de consensus en matière de santé mentale, issue d'une quinzaine d'années de discussions avec les professionnels du terrain et votée en 2014 par tous les partis - nationalistes flamands (N-VA) et extrémistes de droite (Vlaams Belang) exceptés - était «malade» (sic) et qu'elle devait la «réparer» (sic).
Cette réparation thérapeutique - en réalité un anéantissement - n'était pas prévue dans l'accord de gouvernement. La ministre était simplement chargée d'élaborer les arrêtés d'application de la loi de 2014. Celle-ci avait prévu la création d'un Conseil Supérieur de la Santé Mentale et devait baliser l'exercice de la psychologie clinique et de la psychothérapie. En guise de «réparation», la ministre a supprimé la profession de psychothérapeute, l'a convertie en un acte technique praticable par certains médecins, psychologues et orthopédagogues, et a paramédicalisé de fait les psychologues cliniciens. Plus largement, elle a réduit la pratique des professionnels de la santé mentale à un découpage de procédures quantifiables et contrôlables, effectuées par des professionnels interchangeables et peu qualifiés. L'argument de vente de la ministre repose sur la «promotion de l'accessibilité des soins», leur «qualité», leur «rigueur scientifique», sur la «traque aux abus» et sur la «lutte contre les charlatans». Son projet comporte quelques remboursement à l'acte - purement cosmétiques eu égard aux exigences de la clinique - et privilégie la pratique libérale de psychologues peu qualifiés sous la houlette de généralistes non formés. Dans de rares confidences, la ministre - elle-même médecin généraliste - a fait état de son aversion pour les psychologues...

Techno-médecine et Santé Mentale ... Différence et complémentarité. par Francis Martens


Quelle que soit la constance avec laquelle l’idéologie managériale tente de le nier, le modèle de formation, d’organisation et d’évaluation des pratiques de la techno-médecine des organes ne convient pas aux professions de la santé mentale.
De plus et malgré son impact bénéfique sur la santé en général, la profession de psychothérapeute n’appartient en rien au domaine des soins de santé au sens de l'actuelle législation belge.
Ayant fait disparaître le psychothérapeute au profit de «l'acte psychothérapie», réduit lui-même à une intervention technique de type médical, une nouvelle loi en réserve l'exercice aux seuls psychologues, orthopédagogues et médecins — devenus «praticiens en psychothérapie» à la faveur d'un module spécialisé.
Ces violences idéologiques, peu soucieuses de la réalité du terrain, ne devraient pas faire oublier la nécessaire complémentarité du champ techno-médical de la santé et de celui des pratiques en santé mentale. Les réflexions qui suivent tentent d’éclairer succinctement la logique d’une spécificité et la nécessité d’une différence.

Euthanasie. Lettre de Francis Martens en écho au mail d'Ariane Bazan.  29 décembre 2017

"Chèr(e)s Collègues, chèr(e)s Ami(e)s,
Veuillez trouver ci-dessous et en documents joints un appel d’Ariane Bazan. Notre collègue est psychanalyste, docteure en biologie et en psychologie, professeure à la Faculté de Psychologie de l’Université Libre de Bruxelles et membre de l’APPPsy.
Son appel porte sur les dérives croissantes en matière d’euthanasie. Il m’apparaît extrêmement important."
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Balises par gros temps. Texte de l'intervention de Francis Martens lors du colloque Le secret professionnel démantelé. Les terroristes font-ils la loi ? Université Libre de Bruxelles, 6 mai 2017


"Je vais tenter d’agencer quelques éléments d’apparence disparate pour accentuer l’importance des enjeux et souligner la gravité de la mise à mal silencieuse de la démocratie et de l’état de droit. Je rappelle que le propre de ce qu’on nomme «état de droit», c’est la soumission des institutions et des gouvernants aux lois du pays — à commencer par la loi fondamentale : la Constitution.
C’est à ce respect des lois que les gouvernants s’engagent par un serment qui valide leur entrée en fonction. Pour certains c’est devenu, semble-t-il, une formalité vide de contenu.
Les mesures nombreuses et convergentes de démantèlement du secret professionnel et d’imposition de la délation préventive mises en place par le gouvernement Michel n’auront aucune efficacité significative en matière de terrorisme..."
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Toujours sur le thème du nouveau code de déontologie des psychologues, Francis Martens nous fait suivre un article du Professeur Thierry Moreau dans le JDJ, le journal du droit des jeunes. 
>>Voir l'article

Les conclusions de l'article:

  • Le secret professionnel et la confidentialité sont des instruments essentiels pour de nombreuses professions, parmi lesquelles celle de psychologue, afin de garantir la qualité de sujet du patient ou du client et l'aider dans les problèmes et les souffrances les plus intimes qui sont les siens. Il s'agit toutefois d'instruments dont il est parfois difficile de comprendre toutes les finesses, nuances et subtilités, spécialement dans des milieux professionnels non juridiques.
  • On aurait pu s'attendre à ce que le Code déontologie fasse œuvre de pédagogie et de clarification pour ses destinataires d'autant qu'il s'agit d'un texte approuvé par arrêté royal qui doit trouver à s'appliquer dans des milieux professionnels confrontés très fréquemment aux exigences du secret professionnel. Au contraire, il faut constater que le Code introduit la confusion dans cette matière déjà si délicate et complexe. En outre, à le suivre à la lettre, des psychologues pourraient se mettre en infraction sur le plan pénal.
  • Il est urgent que les auteurs du Code reprennent leur ouvrage et le rendent à la fois plus lisible, plus compréhensible et, surtout, conforme aux termes de la loi.

LA DEONTOLOGIE MISE A MAL: Erreurs en matière d’encadrement légal du secret professionnel contenues dans le nouveau code de déontologie des psychologues, publié au Moniteur le 16 mai 2014.

Lors de son assemblée du vendredi 10 octobre 2014, le Conseil de l’Association des Services de Psychiatrie et de Santé Mentale de l’Université Catholique de Louvain (APSY-UCL) a marqué sa préoccupation concernant les erreurs en matière d’encadrement légal du secret professionnel contenues dans le nouveau code de déontologie des psychologues, publié au Moniteur le 16 mai 2014.
Ces erreurs peuvent semer la confusion dans un domaine particulièrement sensible, non seulement parmi les psychologues mais chez tous les intervenants en santé mentale.
En attendant une nécessaire révision du code, le Conseil de l’APSY-UCL a donc décidé de diffuser et de soutenir le texte de clarification ci-dessous.
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 LE JUSTICIABLE n'est pas un CLIENT: Lettre ouverte à la chambre des représentants au sujet de l'internement des personnes.

La Chambre des Représentants s’apprête à voter la proposition de loi du 21 février 2013 relative à l’internement des personnes (Doc. Sénat 5/2001/1), déposée par M. Bert Anciaux et consorts, et adoptée par le Sénat, avec amendement, le 3 avril 2014.
Nous souhaitons réagir à l’insertion tardive d’un article 84 §2, hautement problématique, dans cette proposition de loi. Cette disposition a été ajoutée à la proposition bien après la consultation notamment du Centre interfédéral pour l’égalité des chances, du Conseil supérieur national des personnes handicapées et de plusieurs organisations de défense des droits (comme la Ligue des droits de l’homme ou l’Observatoire international des prisons), empêchant de facto ces différents acteurs clé de se prononcer à son égard.
Cette proposition prévoit que les internés et leur famille doivent assumer les frais de la décision d’internement lorsqu’ils résident dans un certain type d’établissements
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 ANNEXES PSYCHIATRIQUES: 10 ANS d'EXTREME URGENCE (La Libre  du 5/07/2013, Débats - Opinions), texte collectif, dont  Gérald Deschietere

Les personnes qui sont internées sont évidemment extrêmement fragiles psychiquement mais qui plus est, leur état de santé, comme pour tout détenu, s'aggrave en prison.
Les signataires appellent le gouvernement à agir immédiatement et espèrent ne pas devoir dresser le même bilan dans 10 ans après que les droits fondamentaux auront, à nouveau, été ignorés.
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LE MARIAGE PAR EXCELLENCE 
(une lecture anthropologique du mariage homosexuel), un texte de Francis Martens

Au fil de paniques identitaires croissantes, le mariage homosexuel cristallise l’expression d’angoisses sociétales multiples. Il fait même parfois se rejoindre, en une étrange synergie, les admonestations du pape et celles de certains psychanalystes. Qu’en est-il donc de l’institution du mariage tout court ? Ses formes varient certes dans l’espace et le temps, mais il est clair qu’il s’agit d’une institution pivot dans la transmission, non seulement de la vie mais de l’ordre culturel — lequel apparaît essentiel pour la protection de la vie collective.
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EGALITES, IDENTITES et JUSTICE SOCIALE  (Nancy Fraser) 

Les combats pour réduire les inégalités ont longtemps porté sur le partage équitable des richesses. Depuis quelques décennies, un nouveau type de demande articule l’exigence de redistribution au respect des différences, des identités minoritaires et à la lutte contre les discriminations. Peut-on penser le rapport entre ces deux conceptions, de façon à ce qu’elles se renforcent réciproquement ?
Francis Martens nous suggère la lecture de ce beau texte de la philosophe Nancy Fraser (professeure à la New School University, New York).
 >>http://www.monde-diplomatique.fr/2012/06/FRASER/47885


 

· A PROPOS DU DSM 5

 
Le «DSM-5», nouveau manuel de psychiatrie destiné à s’imposer aux médecins du monde entier, est une véritable catastrophe selon un orfèvre en la matière.
Cet article nous est proposé par Francis Martens
 L'institut américain de la santé mentale abandonne le DSM-5
En santé mentale comme ailleurs, la scientificité ne peut faire l’impasse sur la complexité. En matière de dépression, le chômage et la solitude ne comptent pas moins que la sérotonine ou la noradrénaline. Les disorders du DSM, les dysfonctionnements cérébraux privilégiés par le NIMH, participent plus d’une idéologie réductrice que des exigences de la science...

· TV-LOBOTOMIE de Michel Desmurget

"La méta-analyse statistique d'un demi siècle de recherches sur les rapports entre violence et médias met en évidence un rapport positif entre violence médiatique, violence agie, angoisse, perte d'empathie"
"Le lien moyen associant images violentes et comportements agressifs a presque la même force que le lien unissant tabagisme et cancer du poumon"
"Le lobby de l'industrie du divertissement n'est pas moins fort que celui du tabac"
Ouvrage suggéré par Francis Martens et Arlette Seghers